Les prix du pétrole ont chuté mardi à leur plus bas niveau depuis février, après que l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et ses alliés de l'OPEP+ ont annoncé dimanche leur intention de mettre fin progressivement aux réductions volontaires de production.
Dans la matinée, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août a perdu environ 1,80% à 76,90 dollars, tandis que le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en juillet a cédé 2,20% à 72,60 dollars.
Ces lourdes baisses font suite à la décision de l'OPEP+ de prolonger les réductions supplémentaires de 2,2 millions de barils par jour jusqu'à fin septembre 2024, avant de les lever graduellement d'ici fin septembre 2025.
Offre excédentaire à venir ?
Cette annonce a été interprétée par les investisseurs comme le signe d'une augmentation prochaine de l'offre pétrolière sur les marchés, pouvant mener à une situation d'excédent.
Au total, l'OPEP+ pourrait ainsi réintroduire 2,5 millions de barils par jour à partir de l'automne prochain.
Les baisses de prix enregistrées cette semaine reflètent les craintes des investisseurs d'une offre excédentaire sur le marché pétrolier dans les mois à venir.
Cependant, les membres de l'OPEP+ misent sur un rebond significatif de la demande mondiale de brut pour justifier leur décision d'augmenter progressivement les volumes de production.
Cette stratégie comporte des risques si la reprise de la demande venait à marquer le pas, notamment en raison d'un ralentissement économique prolongé en Chine, premier importateur mondial de pétrole.
Dans ce cas de figure, les plans de l'OPEP+ d'accroître l'offre pourraient se révéler déséquilibrés par rapport aux réalités du marché et nécessiter des ajustements supplémentaires.
En parallèle, les Émirats arabes unis ont obtenu un relèvement de leur quota de production officiel de 300,000 barils par jour, qui sera mis en place graduellement de janvier à septembre 2025.
Cette décision risque d'accentuer davantage les pressions sur les cours dans les mois à venir.
Baisse de la demande à venir ?
D'un autre côté, les incertitudes quant au moment où la Réserve fédérale américaine (Fed) commencera à baisser les taux d'intérêt suscitent des craintes concernant la demande de pétrole.
Selon les analystes, la probabilité d'une première baisse des taux de la Fed d'ici la fin de l'année est élevée, ce qui pourrait affaiblir le dollar américain et rendre le pétrole moins cher.
Cela pourrait doper la demande mondiale et limiter de nouvelles baisses des cours.
Dans ce contexte d'offre croissante et de demande incertaine, les acteurs du marché pétrolier restent particulièrement attentifs aux évolutions géopolitiques au Moyen-Orient.
Les espoirs de cessez-le-feu à Gaza ont contribué à l'apaisement des inquiétudes en matière d'approvisionnement et ont exercé une pression supplémentaire à la baisse sur les prix cette semaine.
Les prochains mois s'annoncent donc particulièrement volatils pour le marché pétrolier, entre les stratégies de l'OPEP+, les perspectives économiques mondiales et les risques géopolitiques persistants dans les régions productrices clés.
Une chose est sûre, les décisions de dimanche auront un impact de taille sur l'équilibre offre-demande à venir.
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