Les cours du pétrole ont affiché une nette progression lundi, soutenus par une série de facteurs économiques et géopolitiques qui continuent d'alimenter la volatilité du marché.
Le Brent, référence mondiale, a grimpé de 1,30 % à 72,50 dollars le baril, tandis que le brut léger américain (WTI) a enregistré une hausse de 1,70 %, atteignant 69,85 dollars.
Cette dynamique haussière s'explique notamment par l'affaiblissement du dollar et les inquiétudes croissantes concernant l'état de l'offre, alors que les perturbations liées à la production dans le golfe du Mexique se poursuivent.
Le dollar sous pression avant la décision de la Fed
Le marché pétrolier a trouvé un soutien important dans la baisse du dollar, liée aux anticipations d'une probable réduction des taux d'intérêt par la Réserve fédérale américaine (Fed) lors de sa réunion prévue mercredi.
Une baisse des taux de la Fed affaiblit habituellement le billet vert, rendant ainsi les matières premières libellées en dollars, comme le pétrole, plus attractives pour les investisseurs internationaux.
Le secteur pétrolier américain continue de faire face à des interruptions de production dans le golfe du Mexique, où près de 20 % de la production de pétrole et 28 % de la production de gaz naturel restent à l'arrêt, selon les estimations du Bureau de sûreté et de protection de l'environnement (BSEE).
Ces restrictions ont été renforcées par l'impact de l'ouragan Francine, qui, bien qu'il n'ait pas causé de dommages majeurs, a retardé la reprise complète des activités dans la région.
Les opérateurs pétroliers ont cependant rassuré les marchés, affirmant que la production reprend progressivement et que les infrastructures clés ont été épargnées par la tempête.
Malgré cela, la réduction continue de l'offre dans cette région cruciale pour le secteur pétrolier américain ajoute une pression à la hausse sur les prix.
Parallèlement, des doutes persistent quant à l'évolution de la demande mondiale de pétrole, en particulier après la publication de données économiques préoccupantes en provenance de Chine.
Le pays, deuxième consommateur mondial de pétrole, traverse sa plus longue période de ralentissement industriel depuis 2021.
Les investissements y sont en deçà des attentes, ce qui soulève des questions sur la capacité de Pékin à atteindre son objectif de croissance de 5 % pour l'année.
Cette situation fait craindre un affaiblissement de la demande mondiale, bien que les perspectives de relance économique, notamment aux États-Unis, offrent un contrepoids.
Le paysage géopolitique reste également un facteur clé des fluctuations des cours du pétrole, avec une attention particulière portée à la Libye, où les exportations de brut ont chuté de manière significative.
Selon des données recueillies par Bloomberg, les exportations libyennes ont plongé à 314'000 barils par jour la semaine dernière, contre 468'000 en début de mois.
Cette baisse est principalement attribuée à l'échec des négociations menées sous l'égide de l'ONU pour résoudre le conflit autour du contrôle de la banque centrale du pays.
Depuis fin août, la production et les exportations de pétrole sont perturbées par des interruptions causées par le gouvernement de Benghazi, basé à l'Est du pays et non reconnu par la communauté internationale.
Ce dernier cherche à exercer une pression sur le gouvernement de Tripoli, qui contrôle l'Ouest de la Libye, dans une lutte pour le contrôle des ressources énergétiques stratégiques du pays.
Les interruptions de la production libyenne contribuent à resserrer l'offre sur le marché mondial, exacerbant ainsi la tension sur les prix.
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